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Une manifestation musicale et originale

Au début de l’année 2019 le gouvernement français annonce la préparation d’une loi de programmation pluriannuelle de la recherche, cette loi serait adoptée en 2020 puis appliquée l’année qui suit.

Cependant cette loi en préparation depuis le mandat de Sarkozy soulève questionnements, indignations de la part des enseignants et des facultés concernées. Certaines des mesures discutées créent en effet une forme d’insécurité dans l’enseignement supérieur notamment par la création de contrats précaire (CDI chantier), la modulation des services (calcul en ECTS plutôt qu’en service horaire), mais également les inégalités au sein même du groupe universitaire.

Une lettre ouverte fut signée dans Le Monde par la présidente du Conseil scientifique du CNRS, les présidents des conseils scientifiques des instituts du CNRS, les présidents des sections et commissions interdisciplinaires du CNRS (sauf une) et qui se conclut par ces mots « Le Comité national ne saurait s’associer à la mise en œuvre d’une politique « darwinienne » (sic) dans l’enseignement supérieur et la recherche en France »

Ainsi de nombreuses manœuvres de grèves furent mises en place au sein l’enseignement afin de manifester leur indignation contre ce projet de loi. Ces actions sociales permettent d’exprimer leur protestation publiquement et mettre en lumière la cause pour laquelle ils se battent, ainsi, montrer au gouvernement leur mécontentement afin que le réaménagement de la loi puisse être envisageable. Ces formes de mobilisations permettent de créer un sentiment de collectivité et de montrer qu’ils ne sont pas seuls à être rallier autour de cette cause.

Politique Darwinienne : Les idées principales associées au darwinisme social sont la notion de « lutte pour la vie » entre les hommes, conçue comme étant l’état naturel des relations sociales, et le rôle central donné au conflit en soi, vu comme la source fondamental du progrès et l’amélioration de l’être humain

Répertoire limité d’actions collectives Charles Tilly : moyens d’agir en commun sur la base d’intérêts partagés

En fonction du contexte l’action politique prendra des formes multiples : pétition, manifestation, sit-in mais aussi vote, référendum ou encore autrefois charivari. Finalement, l’ensemble des modes d’action politique disponible dans une société à un moment donné de son histoire.

Ces analyses et ces concepts mis en lumière par le sociologue américain Charles Tilly nous permettent de comprendre que l’action politique n’est pas unique. Aujourd’hui notamment au travers ces manifestations contre la loi LPPRR de nouveau modes d’engagements sont mis en lumière, qui nécessitent dorénavant des compétences culturelles.  

Afin de mettre en valeur les manifestations liées à cette grève j’ai décidé de vous parler cette vidéo que j’ai dénichée il y a quelque mois sur Twitter.

Cette vidéo Twitter publié le 22 Janvier par « Pablo Neruda » nous permet de mettre en valeur des nous manifestation d’actions public. Cette vidéo est un flash mob effectué sur les airs Les Ritas MitsoukoMarci Baila. Elle fut republiée à partir du compte de L’anticapitaliste, sa biographie s’intitule : « Toute l’actualité des luttes, des mobilisations, les points de vue des militantes anticapitalistes et le journal hebdomadaire du NPA ». Twitter s’avère intéressant ce sens puisque ce réseau devient un nouvel espace public et permet au gens de manifester leurs opinions, de s’affilier à un mouvement, une contestation ou, au contraire, de la rejeter. Notamment au travers les Hashtags qui permettent d’accéder à un thème, un sujet dans l’immédiat. Ceux qui furent rattachés au vidéo sont :  #reformedesretraites, #LPPR, #RetraiteParPoints, #Retraites, #Grèvedu22janvier, nous montrant ainsi que ce partage de vidéo est à la fois une manifestation envers la loi LPPR mais également contre celle des retraites.

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Twitter est donc une plateforme qui permet de s’exprimer et de prendre positions ainsi que nous pouvons le constater dans les réponses accordées à ce partage : Exemple commentaire par olivier-Bishop : « Chouette initiative ! et non violente J » ; par c’est aujourd’hui : « Super, quelle énergie. »

Mais également : par Lanah : « J’aime mon pays mais parfois (souvent depuis quelques années) il me fait vraiment honte. #ausecours » ou encore par Damien Munier : « L’enseignement Supérieur et de la Recherche…de talent ? »

Description de la vidéo sur la chaine YouTube Université ouverte (qui compte 257 abonnés) près de 10K :

« Magnifique flashmob en place de Grève, devant l’Hotêl de Ville de Paris ce mercredi 22 janvier. Parce qu’un peu de légèreté et de festivité dans nos mobilisations, nos vies et dans ce monde de brutes est cathartique et nécessaire. Parce que les mobilisations au sein de l’ESR passent presqu’inaperçues dans les médias, et qu’il est temps de les porter haut et fort, et surtout en nombre. Pour (ré)affirmer notre solidarité aux grévistes de tout le pays, et leur faire savoir que nous sommes à leurs côtés. Pour dénoncer le mépris du gouvernement vis-à-vis de nos métiers, de nos conditions de travail et des inégalités, mépris qui s’incarne (entre autres) dans la réforme des retraites, dans la réforme de la formation des enseignant.e.s, dans les réformes successives du secondaire et dans la loi LPPR, etc.

 Paroles de notre chant de lutte, sur l’air de Marcia Baila des Rita Mitsouko :

J’rêvais d’une retraite A taux plein et so-olidaire / L’Élysée fout tout par terre ça m’rend vénère/ Ma fac elle est belle / Cours surchargés plein de précaires/ On en a ras-l’bol on dit /Pas de rentrée LPPR Vidal tu nous mets en colère / La recherche privatisée /On en veut pas/ Oh Macron /Ton mépris/ Est immense /Quand tu nous dis /«Je vais vous su- /crer vos retraites» /Prépare-toi à la guerre/ Quel est donc ce chant que l’on entend là/ Mais c’est Macron qui veut assassiner nos r’traites/ C’est nos pensions qui vont être réduites en miettes /Et le gouvernement doit battre en retraite /Tous ensemble, on va leur faire la guerre /Mais c’est Vidal qui veut assassiner la fac /C’est nos postes qu’elle a pris en otage/ C’est la préca-a-a-rité qui nous ravage /Maintenant, nous sommes en rage /J’rêvais d’une retraite /A taux plein et so-olidaire/ L’Élysée fout tout par terre /ça m’rend vénère /Ma fac elle est belle/ Cours surchargés plein de précaires/ On en a ras-l’bol on dit /Pas de rentrée /LPPR/ Vidal tu nous mets en colère/ La recherche privatisée /On en veut pas/ Oh Vidal/ Ta réforme /Sera fatale/ A la pensée/ Et elle aggrave Les inégalités/ A l’université /Quel est donc ce chant que l’on entend là /Mais c’est Macron qui veut assassiner nos retraites/ C’est nos pensions qui vont être réduites en miettes /Et le gouvernement doit battre en retraite /Tous ensemble, on va leur faire la guerre /Mais c’est Vidal qui veut assassiner la fac/ C’est nos postes qu’elle a pris en otage/ C’est la préca-a-a-rité qui nous ravage / Maintenant, nous sommes en rage »

Cette description détaillée et ce site internet permettent d’apporter d’explication et permet à chacun qui souhaite se mobiliser de mettre en place leur propre Flashmob, c’est un outil qui partage les paroles, les audios ainsi que les tutoriels afin d’effectuer la danse.

Ils expliquent l’avoir reproduit plus d’une dizaine de fois.

Cette représentation à l’extérieur, dans l’espace publique, ici en face de l’hôtel de ville, fait parti intégrante de la mise en scène et met de garantir une visibilité à leur engagement. 

En effet, initialement nommé « Place de Grève » puis en 1803 « Place de l’Hôtel-de-Ville », cette place était l’épicentre des hommes et des ouvriers qui cherchaient un emploi. Et ainsi la naissance de ce terme : « aller en Grève », puis « faire grève ». Et donc marqué d’histoire pour ces universitaires et ces enseignants qui cherchent à faire entendre leur message. Piétonne depuis 1982 la place de l’Hôtel-de-Ville est toujours animée : terrain de volley, patinoire, salons … ce qui représente un large public potentiel.

Cela permet de créer une coordination interfac, de relayer le message d’une façon ludique, et accessible à tous, une autre manière de revendiquer les idées.

Cette musique connue et tous, entrainante et dynamique, entraine donc une plus grande aisance lors de l’apprentissage : facilité à connaitre le rythme, être dans les temps et à mémoriser ; également attire l’attention

Nouvelle manière de mettre en scène et de rendre visible, et pourtant, le message demeure aussi percutant. A l’image d’un slogan qui nous marque, cet air et ces paroles rentres en tête et dénote pour s’inscrire au cœur du quotidien du -spectateur/public/ passants. On permet ainsi d’intéresser un nouveau public qui s’éloignerai à la vue d’une marche ou de cris, ici on est attiré par la musicalité connue, et on se demande ce que sont les nouvelles paroles : on intrigue, on attire. Par la mise en scène, la danse, les paroles ou la musique, cela permet d’ouvrir ces problématiques et cet engagement vers une audience nouvelle.

Cette forme de manifestation non violente est conviviale et accessible à tous, dans sn message, dans sa forme mai également dans sa réalisation.  Donne envie d’être réalisé à son tour. Ce travail sur le support et le texte de la protestation fait partie de la manifestation. Permet d’unir et d’inscrire au travers une nouvelle forme ce « nous » collectif, que nous retrouvons notamment dans les paroles.

Sources et liens :