La manifestation est un droit inscrit dans la Convention internationale des droits civils et politiques. Elle permet d’influencer l’opinion publique et le pouvoir politique en faveur de certaines revendications. Toutes causes confondues, elle peut prendre des formes très variées: Sit in, Die in, chaînes humaines, cortège etc.
En parallèle, les médias numériques et particulièrement les réseaux sociaux sont devenus des canaux stratégiques et des relais influents pour toucher un public plus large et atteindre la sphère politique. Néanmoins, cet espace médiatique est aussi vecteur de nombreuses représentations et de contenus situés susceptibles d’éloigner de ces rassemblements un public non initié.
L’objectif de cet article est ainsi d’apporter une série de conseils pratiques et de réponses quant au déroulement de ce type d’événements, pour accompagner un public qui souhaite se mobiliser.
UNE CAUSE ME TIENT A CŒUR, VERS QUELLE ASSOCIATION ME TOURNER?
De nombreuses associations existent en France et à l’étranger pour soutenir des causes diverses. Celles-ci se déploient sur tout le territoire et mènent des actions à différentes échelles (locales, régionales, nationales et plus). Aussi, à partir d’une même problématique, chaque association est libre de développer un axe plus spécifique.
Par exemple, l’association Les Mâles Fêteurs basée à Paris soutient la communauté LGBTQI+ en valorisant une approche culturelle, conviviale à travers des activités et des voyages.
Par conséquent, il est intéressant de s’interroger, dans un premier temps, sur les actions que vous souhaitez mener, à quelle échelle, auprès de quel public (large/spécifique) ou en faveur de quelle cause?
Pour avoir une vision plus précise des associations qui militent pour les mêmes causes que vous, il existe des sites internet tels que idealist.org qui répertorient par ville et par intérêt les organisations actives.
QUI PEUT ORGANISER UNE MANIFESTATION?
Toute association non lucrative dont font partie, par exemple, les syndicats professionnels et la plus part des Organisations Non Gouvernementales (ONG). Celles-ci s’investissent dans une pluralité de causes différentes tel que l’environnement (ex. Greenpeace), la lutte contre les violences faites aux femmes (ex. Osez le féminisme), le droit des LGBTQI+ (ex. EQUINOXE) et bien d’autres. Ainsi, vous trouverez certainement une association ou un collectif qui est prêt à partager et à se mobiliser à vos côtés.
COMMENT S’ORGANISE UNE MANIFESTATION EN AMONT?
1. La déclaration 💍
Tout rassemblement sur la voie publique doit faire l’objet d’une déclaration à la mairie de la commune (des communes, si plusieurs sont concernées), à la préfecture ou à la sous-préfecture. Il s’agit alors de savoir si la/les commune.s concernées par votre événement sont situées en zone de compétence Gendarmerie Nationale (Mairie) ou en zone de compétence Police Nationale (sous-préfecture). Dans les autres cas il faut se rapprocher de la préfecture.
Elle doit être déposée entre 3 et 15 jours avant la date de la manifestation.
Cette déclaration va regrouper plusieurs informations sur la nature du rassemblement, les revendications, les organisateurs, le nombre de participants estimé, le lieu entre autre. Des modèles de déclaration sont disponibles en ligne sur le site internet service-public.fr.
2. Décision des autorités
– L’autorité qui reçoit la déclaration délivre un récépissé (un reçu).
– Elle juge en première instance si la manifestation projetée est de nature à troubler l’ordre public. Si c’est le cas, elle l’interdit par un arrêté et notifie les signataires de la déclaration. Elle peut aussi donner son autorisation sous certaines conditions, notamment, un changement d’horaire ou de parcours.
– Le.la maire.sse transmet la déclaration au représentant de l’Etat dans le département, accompagnée ou non d’un arrêté d’interdiction.
– Il incombe enfin au représentant de l’Etat dans le département la décision finale.
– Il est également de son ressort d’assurer l’ordre public. Pour se faire il échange avec le directeur départemental de la sécurité publique et les représentants des forces mobiles, autour des procédures à adopter durant la manifestation.
3. Sanctions
Si votre manifestation ne suit pas les démarches juridiques précédentes, elle sera considérée comme un délit passible de 6 mois de prison et de 7500€ d’amende.
JE SOUHAITE PARTICIPER A UNE MANIFESTATION COMMENT ETRE TENU.E INFORME.E DES PROCHAINS ÉVÉNEMENTS?
Les associations communiquent principalement par le biais des tracts, de l’affichage, de la presse mais surtout des réseaux sociaux. Je vous invite donc, dans un premier temps, à vous renseigner sur les réseaux utilisés par l’association en question et à vous abonner pour être notifier lors de chaque nouvel événement.
Dans un second temps, si l’association n’est pas présente sur les réseaux, vous pouvez la contacter pour, demander d’intégrer la newsletter ou, à minima, vous informer auprès d’eux de leur mode de communication.
JE M’APPRÊTE A ALLER MANIFESTER, QUELS SONT LES GESTES A ADOPTER AVANT DE PARTIR?
Voici un document qui vous apporte quelques conseils et informations pratiques sur les éléments à emporter avec vous:
QUELLES SONT LES HABITUDES A ADOPTER AU COURS DE LA MANIFESTATION?
1. Le groupe
Il est préférable de former des binômes, trinômes (ou plus) avant la manifestation et d’établir des points de rendez-vous pendant et après l’événement. Dans des manifestations de grande ampleur, un mouvement de foule ou un moment d’inattention peut vous amener à perdre vos coéquipiers, ces points de rendez-vous vous permettront de vérifier que tout le monde va bien. De plus, au delà de votre groupe, évitez de laisser des personnes isolées et privilégiez l’entraide lorsque c’est possible.
Le groupe crée également un espace rassurant au cœur du quel vous pourrez échanger, ensemble ou avec d’autres manifestants.
2. Etre attentif.ve
Un cortège de manifestants.es peut réunir un nombre important de participants.es, parfois animés.es par des revendications diverses. Ce type d’événement demande de mettre en place des dispositifs de sécurité qui passent notamment par la vidéo-surveillance et par la mobilisation des forces de l’ordre tout au long du parcours. Conscient.e de ces éléments, il est important de rester vigilant.e face à votre environnement, de repérer les mouvements anormaux, de prêter attention aux éventuelles sommations des autorités sur place etc.
3. Connaître les risques
Les forces de l’ordre (BAC, CRS) sont autorisées, sous certaines conditions, à utiliser des armes qu’il est important de connaitre et d’identifier. Ainsi, en cas d’intervention vous saurez comment vous protéger. Voici une liste non exhaustive du matériel qui est mis à leur disposition:
– Le lanceur de balles de défense (LBD) ou Flash Ball. Il tire des munitions en semi-caoutchouc, dites à « létalité réduite » : elles doivent servir à neutraliser sans tuer, mais peuvent s’avérer dangereuses à courte distance. Le LBD peut être utilisé sans sommation et uniquement en direction des membres supérieurs et inférieurs (sauf la tête). | – La grenade GLI-F4. Elle combine trois effets: lacrymogène, sonore et de souffle. Très controversée, la grenade GM2L viendra bientôt la remplacer en supprimant l’effet explosif et de souffle. | – La grenade de dés-encerclement. Elle explose en projetant 18 plots en caoutchouc de façon circulaire et incontrôlée. Elle peut être lancée jusqu’à 30 mètres et doit l’être à ras du sol. | Les grenades lacrymogènes. Lancées à la main ou à l’aide d’un lance-grenade (ci-dessus), elles diffusent une fumée blanche épaisse chargée en gaz irritant. Dans ce cas, les voies respiratoires et les yeux seront les principaux organes affectés, vous trouverez le nécessaire dans le kit de survie. | – Les moyens de force physiques et les armes à feu. Selon la doctrine, policiers et gendarmes sont en droit d’utiliser des armes telles que le Tonfa (ci-dessus) ou la matraque télescopique. Tout comme le Flash Ball, il est interdit de viser la tête et le cou. Les officiers de police gardent également sur eux leur arme individuelle. Ils ne sont autorisés à l’utiliser que quand ils sont dépourvus de l’ensemble des autres moyens de coercitions. |