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Le féminisme à l’heure des réseaux sociaux

Depuis longtemps, les réseaux sociaux sont devenus un moyen d’expression des minorités oppressées dans le monde. Aujourd’hui, nous nous intéressons plus particulièrement  à l’utilisation des médias par des collectifs féminins. Depuis 2018 et l’apparition du mouvement #MeToo encourageant les femmes à prendre la parole autour du harcèlement, des agressions sexuels, des viols,… De nombreux médias on découler des cette mouvance telle que Simonemediafr, Noustoutes.org, ou encore cestquilaboss.
Ces médias présents sur Facebook, Instagram et Twitter, s’adresse aux femmes, mais également aux hommes (c’est notamment le cas de Simonemediafr qui proposent de décrypter l’actualité à travers un prisme). Cette lecture du monde permet de montrer en effet quels sont aujourd’hui les problèmes qui touchent directement les femmes dans nos sociétés, mais il permet également de donner de la visibilité à ce que l’on tait. Les hastags #pasunedeplus #OnNeLesOubliesPas #stopféminicide initiés par le médias Noustoutes.org sont aujourd’hui utilisées par nombreu.x.ses internautes pour dénoncer les femmes tombées sous les coups de leurs conjoints ou ex. 

Balançons nos porcs

Post Instagram @Noustoutesorg

Grâce à la page de Noustoutes.org, des événements ont pu voir le jour partout en France. Ce collectif est à l’initiative de la manifestation organisée le 24 novembre dernier à Paris.  Noustoutes.org a aussi des pages pour certaines villes et régions de France où on peut suivre les événements (réunion, manifestations, …) qui vont avoir lieu près de chez nous.  En cette période de confinement, le nombre de violences conjugales, … augmentent. On peut voir sur leurs différentes pages des posts relayés concernant les numéros à joindre en cas de violence subie ou vu. Il y est aussi proposé des formations à distance sur les violences sexistes et sexuelles.

Simone donne la parole

Post Instagram @Simonemediafr

Dans un autre registre, la page Simonemediafr, dont le nom fait référence aux deux grandes figures féministes que sont Simone de Beauvoir et Simone Veil, rend hommage par des posts à des femmes, des hommes qui tous les jours se battent contre cette violence, ces injustices, … et qui viennent en aide à ces minorités. En effet, la ligne éditoriale “féministe pop, engagée, moderne mais pas excluante” de ce média permet la diffusion d’informations sous un angle féminin, mais qui s’adresse à toutes celles et ceux qui le souhaitent. Contrairement au compte Cestquilaboss qui visent essentiellement un public féminin, Simonemédia revendique le droit à une autre lecture de l’information que celle que l’on connait habituellement. Ce média, à la fois présent sur facebook, twitter et instagram, partagent donc un grand nombre de contenu quotidiens, proposant une lecture féministe de monde et de l’actualité, que ce soit sur des sujets tel que l’acceptation de soi, la sexualité, le droits des femmes à travers le monde,… 

Sois belle et tais toi  – Sois toi et t’es belle !

Post Instagram @cestquilaboss

Comme évoqué précédemment, le compte Cestquilaboss, vise essentiellement un public féminin sans pour autant exclure les hommes. Ce compte tend à créer une communauté de “Girl Boss”, à montrer les femmes et leurs ambitions dans divers domaines. L’idée principale est d’être fière, fière d’être femme, fière de son corps, fière de ses défauts, fière de son ascension sociale. Cestquilaboss propose un contenu fort et ambitieux dans l’optique de permettre à chaque femme d’être fière et ambitieuse dans l’acceptation de ses différences et ses défauts. Les différents hashtags utilisés tel que #skynpositive, #bobypostive, #girlboss ou encore #empowerment (autonomisation), vise définitivement à donner une vision multiple et collective du pouvoir et de la beauté des femmes dans le monde.

Avec l’essor des réseaux sociaux nous faisons face à une nouvelle vague de féminisme hyper-connecté. La parole féministe s’est fortement propagée dans l’espace numérique, marquant une véritable rupture entre les usages traditionnels des féministes du XXe siècle et une transformation des formes d’action. En effet, au cours des dernières décennies le développement de l’informatique et des technologies médiatiques a entraîné de profonds bouleversements dans la façon dont les collectifs militants organisent leur communication et leur répertoire d’action. Ces nouvelles militantes féministes appartiennent à la génération qui, dès l’enfance, a été imprégnée de la culture de l’internet dont elles maîtrisent les codes d’usage. Elles reprennent donc les répertoires d’action mobilisés par les plus grandes figures féministes historiques, mais leurs modes d’expression se reposent sur la culture numérique, notamment par l’utilisation massive de hashtag, d’images, de témoignages.

Tous les collectifs féministes s’assurent d’une visibilité la plus large possible par la publication régulière d’un flux abondant de posts. La prolifération de sites féministes sur les réseaux sociaux est significative d’une forte montée de la parole publique des femmes dans l’espace numérique et  permet également  de sensibiliser de nouveaux publics à la question du féminisme et en interrogeant de nombreux impensés, notamment concernant la sexualité, le plaisir féminin, l’acceptation de soi, mais également les violences conjugales

Ainsi, le web et les réseaux sociaux apparaissent comme un puissant levier au coeur de l’espace public pour les revendications féministes et contribuent aujourd’hui à placer l’égalité entre les sexes et l’émancipation de toutes les femmes comme une question capitale dans la transformation de notre société.

Néanmoins, cette visibilité sur le Web a comme revers la forte montée du cybersexisme : en témoignent les propos virulents tenus par des internautes sur les réseaux sociaux et les sites féministes.